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calament (Melissa calamenta, Lin.), dont l’odeur repousse les animaux et se communique aux foins, etc., etc.

Les Solanees (Solaneœ) sont assez souvent vénéneuses, du moins en vert. La Douce-amère (Solanum dalcamara, Lin.), dont la propagation est très-rapide, gâte aussi le foin en lui communiquant son odeur nauséabonde ; les Molènes (Verbascum nigrum, album, etc.) ne sont jamais touchées par le bétail ; — les Jusquianes (Hyosciami) ; — la Stramoine épineuse (Datura stramoniurn) ; — la Mandragore et la Beiladone (Atropa mandragora et belladona, Lin.) seraient très-nuisibles à sa santé, si la faim le forçait d’y toucher.

Les Borraginées ne sont pas non plus en général de bonnes plantes fourragères. La Consoude (Symphitum officinale, Lin.), qui leur appartient, nuit beaucoup, par son développement, à celui des plantes voisines, à la quantité et à la qualité de leur foin. La Vipérine (Echium vulgare, Lin.) déplaît également aux herbivores.

La Lobelia brûlante, Lin., qui appartient aux Campanulacées, leur est nuisible.

Parmi les Flosculeuses, il faut rechercher avec un soin particulier, pour les arracher, le Cnicus des champs (Cnicus arvensis), l’un des plus communs et des plus nuisibles, à cause de ses racines traçantes et des es graines nombreuses ; — les Chardons marie et à feuilles d’acanthe (Carduus rnarianus et acanthoïdes, Wild.) ; celui qu’on a nommé acaulis, parce qu’il n’a presque pas de tiges, mais dont les racines sont longues et traçantes ; — l’Onoporde à feuilles d’acanthe (Onopordium acanthium, Lin.) ; — la Carline commune (Carlina vulgaris, Lin.), et la Bardane (Arctium Lappa, I in.), qui envahissent des espaces considérables ; — la Centaurée chausse-trape (Centaurea calcitrapa, Lin.), ainsi que les Tussilages (Tussilago farjara et petasites, Lin.), trop connus par leur rapide propagation.

Dans l’ordre des Radiées, plusieurs espèces offrent à un degré plus ou moins marquant les mêmes inconvéniens : ce sont, diverses Aunées (Inulœ), principalement la britannique (Inula britannica, Lin.), et la disentérique (I. disenterica, Lin.) ; — la Cinéraire et le Séneçon des marais (Cineraria palustris et Seneclo paludosus) ; — les Mille-feuilles eupatoire et sternutatoire (Achillea ageratum et ptarmica, Lin.), etc., etc.

Dans l’ordre des Rubiacées, les Caille-lait ou Galium sont à la vérité mangeables en vert, mais leur foin est à peu près nul ; celui des marais (G. palustre, Lin.) est surtout nuisible par la rapidité avec laquelle il se répand et se substitue aux autres herbages.

Au nombre des Caprifoliacées, l’Hièble (Sambucus ebulus, Lin.) se propage avec une rapidité d’autant plus malheureuse que non seulement les bestiaux ne le mangent pas, mais qu’il communique aux autres herbages une odeur qui leur répugne fortement.

On a remarqué dans bien des cas que la plupart des plantes de la famille des Ombelliféres, qui croissent dans les pâturages secs et élevés, peuvent donner d’assez bons fourrages, tandis que celles des lieux humides sont généralement dangereuses ou tout au moins inutiles, parce qu’elles ne sont pas susceptibles de se transformer en foin. Parmi les espèces vénéneuses à divers degrés, il faut citer, d’après les auteurs, les Myrrhis sauvage et des marais (Chœrophyllum sylvestre et palustre, Lin.) ; la Ciguë aquatique (Cicuta virosa, Lin.) ; le Phellandrium aquatique (Ph. aquaticum, Lin.) ; la Ciguë des jardins (Contum maculatum, Lin.) ; les Berles à petites et à larges feuilles (Sium angustifolium et latifolium, Lin.), etc. et, parmi les espèces simplement délaissées, les Œnanthes fistuleux à feuilles de persil et à feuilles de bourrache (Œnantha fistulosa, crocata et pimpinelloides, Lin.), etc. ; les Sison aquatique et verticillé (Sison aquaticum et verticillatum, Lin.) ; le Buplèvre épineux (Buplevrum spinosum, Lin.) ; l’Eryngium des champs (Eryngium campestre, Lin.), etc., etc.

Beaucoup de Renonculacées sont malsaines, telles que les Anémones des bois et la passefleur (Anemone nemorosa et pulsatilla, Lin.) ; l’Adonis printanier (Adonis œstivalis, Lin.) ; — presque toutes les Renoncules, qui perdent à la vérité en partie cette fâcheuse propriété en se desséchant, mais qui n’en donnent pas moins un très mauvais foin ; comme, la petite douve (Ranunculus flammula, Lin) ; la R. lancéolée (R. lingua, Lin.) ; la R. petite Chélidoine (R. ficaria, Lin.) ; la R. printanière (R. auricomus, Lin.) ; la R. scélérate (R. sceleratus, Lin.) ; la R. bulbeuse (R. bulbosus, Lin.) ; la R. âcre (R. acris, Lin.), etc. ; — les Aconits, et notamment le Tue Loup et le Napel (Aconitum lycoctonum et napellus, Lin.) ; — l’Actée des Alpes (Actea alpina, Lin.) ; — l’Erysimum alliaria ou alliaire ; le Sisymbrium des marais (S. palustre, Lin.) nuisent, le premier à la qualité du lait, le second à celle du foin.

Le Millepertuis crépu (Hypericum crispum, L.), heureusement peu commun, est un poison violent pour les moutons.

Parmi les Malvacées, les Mauves, les Altnées et Alcées occupent inutilement beaucoup de place, puisqu’elles sont délaissées par les bestiaux.

Dans la famille des Joubarbes (Sempervivœ), la J. vermiculaire (Sedum acre, Lin.), qui a le défaut de gâter le foin, se propage d’autant plus facilement dans les localités arides, que ses feuilles succulentes peuvent vivre presque sans le concours des racines.

Dans celle des Euphorbiacées (Euphorbiaceœ), toutes les espèces du genre Euphorbe (Euphorbia) sont dangereuses, à cause de l’âcreté de leurs sucs propres.

Enfin, pour citer, parmi les plantes qui se propagent avec le plus de facilité dans les herbages, un dernier exemple, entre bien d’autres qu’il serait possible d’ajouter en envisageant des localités plus restreintes, il faut parler de l’Ortie dioïque (Urtica dioïca, L.), que les bestiaux n’appètent pas en vert, et qui n’est pas susceptible de donner un bon foin.

On a vu ailleurs (pag. 231 et suiv., et page 472) quels sont les moyens de détruire les mauvaises herbes de diverses sortes : il serait superflu d’y revenir ici.

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§ ii. — Des plantes parasites

Les parasites nuisibles aux herbages sont peu nombreuses ; elles se réduisent en France