ou quatre fois l’année dans les parties méridionales de la France. »
Agrostis (Agrostis), genre très nombreux que M. De Candolle a divisé en deux : sections ; — l’une dont toutes les espèces se rapprocheraient beaucoup des pâturins, si leurs épillets n’étaient uniflores ; tels sont les Agrostis vulgaires, stolonifères, etc. ; — l’autre à balles, portant une arête sur le dos et offrant par conséquent plus de rapport avec les avoines, dont elles diffèrent également par leur fleur unique, comme les Agrostis paradoxa, rubra, etc.
L’Agrostis vulgaire (Agrostis vulgaris) (fig. 653), vivace, a les tiges longues de 1 a 2 pieds, assez droites ; les feuilles peu longues ; — la panicule finement ramifiée, ovoïde, de couleur violâtre ou roussâtre, et à pédicules sensiblement plus alongés que dans l’espèce suivante. — Elle est également commune dans les prés, les bois et les champs. Son fourrage est fin et délicat.
L’Agrostis stolonifère ou traçante (Agrostis stolonifera, Lin.) (fig. 654), vivace, a des tiges nombreuses, couchées, rameuses à leurs bases, et poussant des racines de tous les nœuds qui se trouvent en contact avec le sol. Cette plante, vulgairement connue sous les noms de Trainasse, Terre nue, etc., n’est autre chose que le Fiorin, ou du moins qu’une variété peu distincte du Fiorin tant vanté des Anglais. D’après Georges Sinclair, c’est l’Agrostis stolonifera latifolia, Chez M. Vilmorin on cultive sous le nom de Fiorin deux variétés, l’une dont les panicules étalées au moment de la floraison se resserrent ensuite, l’autre dont les panicules restent toujours ouvertes. Toutes deux ont des dimensions plus fortes que notre Agrostis stolonifera. — Dans les champs, cette plante est a bon droit redoutée des cultivateurs. — Comme fourrage, attendu qu’elle a la propriété de croître sur presque tous les mauvais terrains de nature fort diverse, et notamment dans les localités tourbeuses, froides, humides, et qu’elle procure un foin de bonne qualité, on peut en tirer un parti avantageux.
Sa graine est si fine qu’il ne faut presque pas la recouvrir et qu’on ne doit pas en répandre au-delà de 4 ½ à 5 kilog. par hectare. — On peut la semer en septembre ou en mars. En Angleterre, on propage généralement le fiorin en éclatant ses touffes ou même à l’aide de ses tiges non enracinées. Pour cela, après un labour préalable, on creuse à 9 ou 10 pouces de distance les unes des autres de petites rigoles de moins de 2 pouces de profondeur, au fond desquelles on étend longitudinalement les tiges de manière que leurs extrémités se touchent. — On recouvre au râteau et on roule la surface du sol. — Six mois après elle se trouve verdoyante, et si cette sorte de bouturage a été fait de bonne heure au printemps, on peut compter sur une abondante récolte en automne.
Quoique j’aie dit que cette plante s’accommode de presque tous les terrains, elle croît beaucoup moins dans les localités sèches et élevées ; là on ne peut guère espérer la faucher, mais elle produit encore, ainsi que la suivante, un bon pâturage.
L’Agrostis d’Amérique (Agrostis dispar, Mich.) (fig. 655), vivace, a, comme l’espèce précédente, la tige élevée et un peu dure ; — sa panicule lâche, forme une pyramide régulièrement verticillée. — C’est le Herd-Grass, herbe aux troupeaux, ou le Red-top-grass des Etats-Unis, où elle produit sur les terrains humides et tourbeux un fourrage abondant et de bonne qualité. Dans les essais qui ont été faits en France, notamment par M. Vilmorin, pour y propager cet agrostis, il a très-bien réussi sur des terres sablo-argileuses et même calcaires fraîches, sans humidité. Comme en Amérique, il y donne des masses de fourrage considérables.
A cause de la très-grande finesse de la graine