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fleur. — fleurs en panicules. (Voy. la fig. suivante.)

Le Panis élevé (Panicum altissimum, Vilm.), Herbe de Guinée (fig. 651), vivace, a les tiges droites, lisses, marquées d’une nervure longitudinale blanche, s élevant parfois à plus de 4 pieds ; il forme des touffes fort larges d’un vert gai ; — sa panicule est lâche, alongée ; — ses fleurs verdâtres.

L’herbe de Guinée est fort estimée en Amérique comme fourrage. Il y a longtemps qu’on a cherché à l’introduire en France, où elle a été plusieurs fois confondue avec d’autres panis ; mais ce n’est que depuis une quinzaine d’années que les essais sont devenus fructueux, puisque jusque là on n’avait pu parvenir à la faire grainer. Maintenant, la plupart de ses graines arrivent à maturité ; et le petit nombre de celles qui sont fertiles se ressèment et lèvent fort bien d’elles-mêmes, non seulement dans nos départemens méridionaux, mais sous le climat de Paris. — Ce n’est que la seconde année que chaque touffe acquiert toute sa force. Elle est alors tellement féconde en tiges et en feuilles, qu’elle présente une masse on peut dire extraordinaire d’un fourrage particulièrement propre à être donné en vert aux chevaux, aux vaches et aux bœufs. C’est une excellente acquisition pour nos pays.

En Amérique, c’est par la division et la plantation des touffes qu’on multiplie fréquemment cette graminée, afin d’avancer d’une année le moment de ses plus riches produits. Le même mode pourrait être adopté en France. — Quand on veut semer, ce ne peut être, dans nos régions du centre, avant la fin d’avril ou le courant de mai ; encore choisit-on une exposition chaude et abritée. — Si l’on semait en place, ce devrait être fort clair ; mais, jussqu’à présent, dans la crainte de compromettre l’avenir de cultures encore si précieuses, autant que pour régulariser mieux leurs résultats, on repique en juin chaque plant, en rayons espacés les uns des autres de 12 à 15 po. (0m325 à 0m406).

Le Panis ou Millet d’Italie (Panicum italicum, Lin.), voy. p. 404, fig. 569, — et le Millet à grappes ou commun (Panicum miliaceum, Lin), voy. même pag., fig. 568, — sont plutôt cultivés pour leurs graines que pour leur fourrage.

Cependant, semés épais en terrains légers et à exposition chaude, ils produisent un fort bon fourrage vert réservé, dans quelques contrées, pour les vaches laitières dont il augmente et améliore les produits.

Le Moha, Millet de Hongrie (Panicum altissimum, Willd.), dont il a été parlé aussi (voy. pag. 404, fig. 570), est cultivé depuis quelques années sur divers points de la France, notamment à la ferme-modèle de Grignon. Vantée d’abord outre mesure, cette espèce, étudiée depuis comparativement avec celle d’Italie, s’est cependant montrée constamment supérieure comme fourrage, parce que ses tiges sont à la fois plus nombreuses et plus minces. Le moha est très-fourrageux sur les fonds légers et substantiels de nature sableuse ou sablo-argileuse. M. Vilmorin a éprouvé que dans les terres calcaires, même d’assez bonne qualité, il ne donne pas à beaucoup près d’aussi riches produits.

La culture de ce millet ne diffère en rien de celle des autres. Il aime des champs richement fumés. On l’y répand à la volée de la fin d’avril au milieu de mai.

Paspale (Paspalum). — Ce genre diffère du précédent, dont il se rapproche sous divers autres rapports, par l’absence de la troisième valve qui caractérise les panis. (Voyez les détails de la figure suivante.)

Le Paspale stolonifère (Paspalum stoloniferum, Bosc ; — Milium latifolium, Lin.) (fig. 652), vivace, est une plante du Pérou que Bosc a fait connaître en France et recommandée à l’attention des cultivateurs du midi du royaume comme un excellent fourrage ; elle existe depuis longtemps dans les carrés du Jardin des plantes de Paris, où elle ne donne malheureusement que peu de graines, parce qu’on ne doit la semer que tard, et que les froids arrêtent ta végétation avant l’entière maturation. — « Cette espèce, disait l’agronome que je viens de citer, est vivace, s’élève de 2 à 3 pieds, et chacun de ses nœuds inférieurs prend successivement racine, de sorte que, dans le courant d’une année, une seule graine peut fournir de quoi couvrir plusieurs toises carrées en fourrages ; ses feuilles larges sont si tendres et si sucrées, ainsi que les tiges, que j’ai trouvé du plaisir à les mâcher. On peut sans doute les couper trois