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chap. ier.
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SIGNES ET PRONOSTICS DU TEMPS.


vitesses différentes, de façon à laisser des intervalles en passant l’une sur l’autre. — Si la pluie commence une heure ou deux avant le lever du soleil, il est à croire qu’il fera beau à midi ; mais s’il pleut une heure ou deux après le lever du soleil, en général il continuera à pleuvoir pendant tout le jour, et alors la pluie cessera. Quand la pluie arrive du sud avec un grand vent pendant deux ou trois heures, que le vent cesse et qu’il continue à pleuvoir, dans ce cas la pluie se prolongera durant 12 heures ou même davantage, et cessera ensuite. Ces longues pluies durent rarement plus de 24 heures.

Indices de beau temps : Quand, au coucher du soleil, les nuages paraissent dorés ou semblent s’évanouir ; que de petits nuages semblent descendre ou aller contre le vent ; qu’ils sont blancs ou que le ciel est ce qu’on appelle pommelé, le soleil étant élevé sur l’horizon. On a observé que le ciel pommelé, qui dénote un beau temps pour le jour où il se montre, est en général suivi de pluie deux ou trois jours après.

ii. Tirés des brouillards. — Signes de pluie : Lorsque les brouillards semblent attirés vers les sommets des hauteurs, il pleuvra dans un jour ou deux ; si, par un temps sec, les brouillards paraissent monter plus que de coutume, pluie subite.

Signes de beau temps : Si les brouillards se dissipent ou semblent descendre peu après la pluie ; si, après le coucher ou avant le lever du soleil, il s’élève, des eaux et des prairies, un brouillard blanchâtre, c’est pour le jour suivant de la chaleur et du beau temps. Le dépôt d’humidité à l’intérieur des carreaux de vitres est signe de beau temps pour la journée.

iii. Tirés du vent. — Dans presque toute la France les vents d’ouest et du nord-ouest donnent de la pluie ou des giboulées ; celui du sud et du sud-est y dispose le temps. Le vent d’ouest donne quelquefois de petites pluies, quoique le baromètre soit fort haut. — Quand le temps est orageux, il règne dans l’atmosphère plusieurs vents opposés ; la marche des nuages en divers sens, ou dans une direction contraire à celle indiquée par les girouettes, est donc signe d’orage.

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§ iv. — Pronostics fournis par les végétaux.

Signes de pluie : Le Liseron des champs, le Mouron des champs, le Souci pluvial et beaucoup d’autres plantes, ferment leurs fleurs aux approches de la pluie ; ce qui a même fait appeler le Mouron, baromètre du pauvre homme.

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§ v. — Pronostics fournis par les animaux.

L’air pénètre presque tout le corps des oiseaux, les organes de la respiration se continuant dans leurs os ; il n’est donc pas surprenant qu’ils paraissent plus sensibles aux variations et aux influences de l’atmosphère que les autres animaux. Ce sont eux que le navigateur, le chasseur et toute personne obligée de passer sa vie au dehors, consulte principalement : ils nous fourniront les indices les plus nombreux.

Indices du vent : Les oiseaux aquatiques se rassemblent sur le rivage et s’y ébattent, surtout le matin ; les Foulques et les Canards sont inquiets et criards ; les Corbeaux s’élancent dans l’air ou folâtrent sur les rivages. Les poissons de mer et d’eau douce, lorsqu’ils sautent souvent à la surface de l’eau, présagent un orage.

Indices de calme : Le retour de l’Alcyon à la mer quand le vent dure encore ; la sortie des Taupes de leurs trous ; le chant ordinaire des petits oiseaux ; les jeux des Dauphins sur l’eau pendant l’orage.

Signes de pluie : Les oiseaux d’eau quittent la mer pour venir à terre ; les oiseaux de terre, et notamment les Oies, les Canards, vont à l’eau et y font de grands mouvemens et de grands cris ; les Corbeaux et les Corneilles se rassemblent et disparaissent ensuite subitement ; les Pies et les Geais s’attroupent et jettent de grands cris ; les Corneilles crient le matin d’une manière entrecoupée ou plus que de coutume ; les Hérons, les Buses volent bas ; les Hirondelles rasent la surface des eaux ; les petits oiseaux oublient leur nourriture et fuient vers leurs nids ; les Pigeons gardent leurs demeures ; les Poules, les Perdrix, etc., se roulent dans le sable et secouent leurs ailes ; le Coq chante le soir et le matin et bat des ailes ; l’Alouette et les moineaux chantent très-matin ; le Pinçon fait entendre son cri de bonne heure près des maisons ; les Paons et les Hibous crient plus fort et plus souvent que de coutume pendant la nuit ; etc., etc. — Les Anes braient plus que de coutume ; les Bœufs ouvrent leurs naseaux, regardent du côté du sud, se couchent et se lèchent ; les Chevaux hennissent avec violence et gambadent ; les Moutons et les Chèvres sautent beaucoup et se querellent ; les Chats nettoient leur face et leurs oreilles ; les Chiens grattent la terre avec ardeur, et un grand bruit se fait entendre dans leur ventre ; les Rats et les Souris font plus de bruit que de coutume, etc., etc. — Les Grenouilles et les Crapauds croassent dans les fossés ; les Vers sortent de terre en abondance ; les Araignées travaillent peu et se retirent dans leurs coins ; les Mouches sont plus lourdes et plus piquantes ; les Fourmis gagnent à la hâte leur habitation, ainsi que les Abeilles ; les Cousins chantent plus que de coutume, etc.

Signes de beau temps : Les Milans, les Butors volent en criant ; les Hirondelles volent bien haut (parce qu’alors les insectes se tiennent dans les régions supérieures) ; les Tourterelles roucoulent lentement ; le Rouge-Gorge s’élève dans les airs et chante ; les Roitelets chantent le matin de 9 à 10 heures et l’après-midi de 4 à 5 heures, etc. — Les Cousins et les Mouches jouent dans les airs après le coucher du soleil ; les Frelons, les Guêpes paraissent le matin en grand nombre ; les Araignées se montrent dans l’air et sur les plantes, filent tranquillement, et étendent beaucoup leurs rêts.

[1:7:6]

§ vi. — Signes et pronostics divers.

Indices de pluie tirés des corps inanimés.