Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I.djvu/293

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tourné de bonne heure. — 4e année : Blé d’automne sur légère fumure. — 5e année : Gesses coupées en vert.

1re année : Pommes-de-terre richement fumées. — 2e année : Pavot, maïs, pois, etc. avec ou sans demi-fumure. — 3e année : Froment d’automne. — 4e année : Trèfle, semé au printemps. — 5e année : Froment d’automne.

Sir J. Sinclair nous apprend qu’il y a plus de 30 ans que l’assolement suivant est adopté dans les environs de Glasgow :

1re année : Pommes-de-terre, sans doute fumées. — 2e année : Blé. — 3e année : Prairie artificielle à faucher. — 4e année : Pâturage et fumure d’automne. — 5e année : Avoine ou blé.

Dans le Huntingdon on préfère assez fréquemment une rotation basée sur les mêmes principes :

1re année : Turneps, vesces, colza, pour fourrage. — 2e année : Céréales avec trèfle. — 3e année : Trèfle fauché ou pâturé. — 4e année : Fèves ou toute autre culture améliorante, binées et pâturées par des moutons. — 5e année : Céréale.

On trouve sur quelques points de la France :

1re année : Fourrage vert. — 2e année : Céréale fumée et trèfle. — 3e année : Trèfle. — 4e année : Céréale sans engrais. — 5e année : Colza, navette ou pavot, etc. avec fumure.

1re année : Racines fourragères, fumées et binées. — 2e année : Céréale sans engrais. — 3e année : Trèfle, puis fumure. — 4e année : Céréale. — 5e année : Lin sans engrais.

1re année : Pommes-de-terre fumées. — 2e année : Pavot ou chanvre sans engrais. — 3e année : Lin fumé avec des engrais liquides. — 4e année : Céréale. — 5e année : Prairie naturelle.

2o Sur défriche de vieilles prairies.


1re année : Pommes-de-terre, sans engrais. — 2e année : Navets, id. — 3e année : Orge, id. — 4e année : Pommes-de-terre fumées. — 5e année : Orge avec graines de pré.

1re année : Lin ou colza non fumé. — 2e année : Pommes-de-terre, navets ou betteraves, non fumés. — 3e année : Orge ou pavot, non fumé. — 4e année : Trèfle, non fumé. — 5e année : Blé, non fumé.

1re année : Avoine, sans engrais. — 2e année : Betteraves, sans engrais. — 3e année : Blé, sans engrais. — 4e année : Fèves, binées avec ou sans engrais. — 5e année : Blé, avec graines de pré.

1re année : Lin, sans engrais. — 2e année : Colza, en lignes et biné sans engrais. — 3e année : Blé, sans engrais. — 4e année : Trèfle, sans engrais. — 5e année : Blé, sans engrais.

[10:2:5]

§ v. — Assolemens de 6 ans.
A. Dans le nord et le centre.
1o En terrains de consistance moyenne.

Nous avons vu que l’assolement quadriennal offrait un moyen facile, sans autre augmentation de frais qu’un peu plus de main d’œuvre, de passer d’une rotation avec jachère à une rotation sans jachère. Nous retrouvons avec M. Fouquier d’Hérouel, dont l’excellent mémoire a été couronné cette année même par la Société d’agriculture de St.-Quentin, le même avantage dans l’assolement sexennal, qui permet aux plus pauvres cultivateurs et sur les terres les plus souillées, d’arriver peu-à-peu à l’une des cultures les plus riches et les mieux entendues. — Voici la marche proposée :

1re année : Blé. — 2e année : Jachère. — 3e année : Blé, puis trèfle. — 4e année : Trèfle. — 5e année : Avoine. — 6e année : Jachère.

« Suivant l’ancien usage, blé, avoine, jachère, dit M. Fouquier d’Hérouel, la terre dans une période de six ans donne deux récoltes de blé, deux d’avoine, et elle reste deux années en jachère ; dans l’assolement sexennal, en conservant également deux années de jachères, on obtient deux récoltes de blé, une de trèfle et une d’avoine ; par les deux méthodes, les deux récoltes de blé ont eu lieu après des jachères, par conséquent leurs produits sont égaux. Dans l’ancien système on a deux récoltes d’avoine après le blé ; dans le nouveau une seule récolte après du trèfle ; mais, pour peu qu’on se soit occupé d’agriculture, on sait qu’une récolte d’avoine après trèfle donne plus de paille et de grain que deux récoltes après le blé, faites suivant l’ancien assolement. Supposons seulement qu’il y ait égalité, il restera en bénéfice dans l’assolement sexennal deux coupes de trèfle qui n’auront coûté que la valeur de la semence et des cendres minérales qu’il faut répandre sur la terre au mois de mars, et cet avantage est d’autant plus grand qu’il fournit aux cultivateurs les moyens de nourrir un plus grand nombre de bestiaux, par conséquent d’augmenter la masse de leurs engrais, et de parvenir graduellement à diminuer la quantité de terres laissées en jachères, en les couvrant successivement de nouveaux fourrages. »

Lorsqu’on se sera assuré ainsi les moyens de fumer chaque pièce deux fois en six ans, on pourra entreprendre la culture des plantes textiles ou oléagineuses, et voici alors l’assolement que propose l’auteur du mémoire précité, pour les terres à froment ou à seigle.

1re année : Blé froment ou seigle. — 2e année : Engrais, récolte sarclée. — 3e année : Avoine ou orge et trèfle ou lupuline. — 4e année : Trèfle ou lupuline. — 5e année : Ble puis engrais. — 6e année : Colza, pavot, lin, etc., fumés.

On voit que de cette manière, conformément au principe qui a été développé dans l’un des paragraphes de la section précédente on aura la moitié des terres en céréales, blé ou seigle et avoine ou orge ; — un sixième en prairie artificielle, — un sixième en racines fourragères, — et un dernier sixième en plantes propres aux arts. Dans les Loams fertiles de l’Angleterre, sir J. Sinclair recommande le cours suivant :

1re année : Turneps ou jachère, avec fumure. — 2e année : Blé ou orge, puis trèfle. — 3e année : Trèfle, soit seul, soit mêlé de ray-grass, avec addition d’un peu de trèfle