Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I.djvu/161

Cette page a été validée par deux contributeurs.
chap. 5e.
147
desséchement des marais.

dans la vallée de Montmorency, trois sondages qui donnent des eaux jaillissantes au-dessus du sol ; le premier de ces sondages a duré sept jours, le second quatre, et le troisième dix. Ils donnent ensemble près de 800,000 litres d’eau par vingt-quatre heures. — Les percemens opérés à Tours ont été jugés par la Société royale et centrale d’agriculture avoir fait surmonter deux des principales difficultés, savoir : le percement de la craie et la traversée du sable coulant ; ils m’ont valu son grand prix en 1831, et une médaille de rappel en 1833. Ces puits forés ont donné pour cette ville des résultats d’un immense intérêt.

Dans les sondages qui intéressent spécialement l’agriculture et qui ont pour objet les opérations de dessèchement, il ne faut ordinairement que des instrumens simples, d’un prix peu élevé et qui n’atteignent pas à une grande profondeur. Il suffit d’une sonde de 50 pieds, de 3 pouces de diamètre, et à emmanchement à vis, qui coûte 350 f., ou celle à emmanchement à enfourchement, qui coûte 450 f. Elle se compose d’un manche, de cinq tiges, d’une tarière, d’un ciseau plat, d’un tourne-à-gauche.

Tous les instrumens que nous avons décrits et figurés dans notre notice spéciale[1] sont loin d’être nécessaires pour faire un sondage. La tarière à clapet (fig. 113), la tarière ouverte (fig. 114), et la tarière américaine ou celle rubanée (fig. 115 et 116), ainsi que des ciseaux (fig. 117), peuvent souvent suffire, mais, suivant les localités, pour activer le travail et atteindre en un jour une profondeur qui nécessiterait une semaine, j’emploie l’alésoir à glaises (fig. 118), ou bien celui pour les roches (fig. 119), le tirre-bourre (fig. 120), ou l’entonnoir à sable (fig. 121) ; ou, pour briser des roches plus activement que ne peut le faire un ciseau, j’emploie la pointe de diamant (fig. 122), ou la boucharde (fig. 123). On a souvent aussi besoin de la chèvre simple (fig. 124).

Pour ce qui est du procédé chinois, dont on s’occupe beaucoup en ce moment, il semble être plutôt avantageux pour les sondages à de grandes profondeurs, et je ne le crois applicable que dans des terrains constamment uniformes ; l’application n’en est pas nouvelle en France et en Allemagne ; les mines de Rouchamp, dans les Vosges, ont plusieurs fois employé ce moyen dans des sondages de 8 à 900 pieds. Mais ce mode est impraticable lorsque le terrain ne fait pas masse compacte et continue ; il est également inapplicable dans les sables et les argiles ; en un mot, il ne me paraît bon que dans une roche plus ou moins compacte, mais surtout constamment continue. M. Héricart de Thury partage, je crois, mon sentiment à ce sujet.

Je me suis plusieurs fois occupé de desséchemens : pour employer la sonde avec avantage il faut que la partie argileuse qui s’op-

  1. Entreprise de sondages et fabrication de sondes, de J. Dégousée. Broch. in-8o et 3 planch. À Paris, rue de Chabrol, no 13.