Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 93 )

quelque jour auſſi heureux ; il la réprimanda pourtant encore, mais avec moins de ſévérité, l’appellant ſa chere pénitente, & l’exhortant à venir ſouvent au tribunal de la pénitence, pour extirper ce malheureux penchant, qui l’entraînoit vers l’homme. Après avoir, par ces heureuſes tentatives, ébranlé la vertu du miniſtre de Jeſus-Chriſt, elle réſolut de lui porter le dernier coup. Il s’agit d’un ſonge voluptueux. Ce n’eſt plus une fornication, un ſimple adultere, c’eſt un ſacrilege, un inceſte ſpirituel ; avec un Prêtre, avec un Religieux, avec ſon… elle n’oſe achever, tant elle eſt effrayée de l’énormité de ſon crime, quoiqu’il n’ait point été réaliſé & n’ait eu lieu qu’en rêve. Pour le coup, il oublie ſon rôle, ou plutôt il en uſe dans toute ſon étendue ; il veut ſavoir avec qui ; il la preſſe, il lui ordonne de la part de Dieu, qu’il repréſente, de