Page:Mairobert - Anandria, ou Confessions de Mademoiselle Sapho, 1789.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 91 )

naturellement franche ; d’ailleurs je n’avois point eu le tems d’arranger une hiſtoire ; j’étois preſſée par le beſoin. Je pris confiance en cette femme, & lui racontai de point en point tout ce qui m’étoit arrivé, dont au fond je n’avois nullement à rougir, puiſque j’avois été entraînée dans mes divers déréglemens par une fatalité preſque inévitable. De ſon côté, elle avoit des raiſons pour être indulgente, & ne voyoit pas avec peine, par tout ce que je lui apprenois, que je n’en étois que plus propre à la deſtination qu’elle vouloit me donner.

Elle me dit à ſon tour, qu’elle s’appelloit Mad. Richard ; qu’elle étoit veuve & ſans enfans, que ſon époux avoit été loueur de chaiſes à l’égliſe des miſſions étrangeres, d’où elle avoit eu occaſion d’aller dans la maiſon, de faire connoiſſance avec ces Meſſieurs ; que, pour mieux s’inſinuer auprès d’eux, elle avoit pris le parti