Page:Mairet - Marca.djvu/69

Cette page n’a pas encore été corrigée

valse. C’est donc le bonheur, cela ?… Ah ! que c’est doux, que c’est bon ! j’aurais voulu danser toujours, me sentir tout près de Maxime, me laisser entraîner par lui dans un rythme cadencé. Si c’était vrai pourtant !… Si ma marraine… mais je n’ose pas écrire ces mots, je n’ose pas y penser ; je rougis même quand je suis seule, et je suis heureuse, si heureuse, que je ne peux m’empêcher d’en parler à ma meilleure amie.

« Comme c’est drôle pourtant ! Après cette valse, j’évitais Maxime, je ne voulais pas le regarder ; je cherchais à m’intéresser aux autres, ce que je n’avais guère fait jusqu’alors. Je m’approchai de ma marraine, qui était merveilleusement belle dans sa toilette en soie bleu tendre brochée, avec les diamants que j’avais tant admirés quelques heures auparavant.

— Tu es contente, petite ?

« Si j’étais contente !… je rayonnais, j’aurais voulu l’embrasser follement !

« Elle était très entourée ; beaucoup de messieurs décorés, plusieurs avec de grandes plaques, la suivaient, faisant cortège. À un moment donné, un des messieurs très décorés s’avançant, suivi d’un jeune homme au visage accentué, pas beau, mais qui appelait l’attention, lui dit :

— Madame, on sent si bien, dans tout ce qui vous entoure, que vous avez l’âme et les instincts