Page:Mairet - Marca.djvu/67

Cette page n’a pas encore été corrigée

cela faisait un peu de peine à Laure ; tandis que ma petite Claire en semblait heureuse.

« La gentille fille m’aime comme une sœur ; elle n’est pas toujours très heureuse chez elle, on lui a fait sentir, je pense, qu’elle n’est pas jolie, et elle se le tient pour dit. Moi je trouve un grand charme à son petit minois chiffonné.

« Je disais cela justement à Maxime entre deux tours de valse ; nous nous reposions un instant contre une fenêtre où il faisait un peu moins chaud que dans la salle. Il est très gentil dans sa façon d’être avec moi, Maxime ; je crois qu’au fond, il me trouve un peu petite fille et qu’il s’amuse de mes extases, mais il ne laisse pas trop voir son mépris, et il est si gai, si bon enfant qu’on le lui pardonnerait, même s’il ne le cachait pas si bien. Je sentais qu’il me regardait beaucoup, probablement parce qu’il ne m’avait jamais vue jusqu’alors en toilette de bal ; je ne sais pourquoi, mais je m’embrouillais un peu dans mes phrases. Enfin, impatientée, je m’écriai :

— Ce n’est pas poli de me laisser sans réponse ; il y a un quart d’heure que je vous parle, et,…

— Dites-moi une chose, Marca : pourquoi tutoyez-vous mes sœurs, si vous persistez à ne m’adresser que des « vous » pleins de cérémonie…

« Je levai les yeux vers les siens, et tout d’un coup, je me sentis rougir jusqu’au front.