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devant mes yeux ; je trouvais cela si beau ! les diamants surtout m’attiraient ; je me retournais, laissant là des quantités de bracelets, de bagues, de boucles d’oreilles, de colliers en or travaillé, pour reprendre les rivières, les tourner vers la lumière, admirer les feux de couleur qui se trouvaient au fond de cette blancheur éblouissante.

— Tu aimes donc bien les bijoux ?

— Si je les aime !…

« Et un gros soupir de bonheur finit ma phrase.

— Tu ne peux pourtant pas le parer de diamants. Et il faut nous occuper un peu de ce qui pourrait te convenir. Tiens, là-bas il y a une botte encore fermée ; si je ne me trompe, elle doit contenir mes petits ornements déjeune fille — ça doit être fort démodé par exemple !

« C’était une vieille botte noire, un peu usée aux coins ; elle contenait un certain nombre de bijoux plus modestes que les autres, et qui n’avaient certes pas été dérangés depuis des années. Ma marraine les regardait avec beaucoup plus d’attention qu’elle n’en avait accordé à ses diamants ; elle les touchait l’un après l’autre, avec un regard un peu étrange, un demi-sourire qui ne me plaisait pas. Probablement chaque objet lui rappelait sa jeunesse, qu’on dit ne pas avoir été très heureuse ; quelquefois au milieu de ses pensées, elle levait les yeux vers un miroir, et le