Page:Mairet - Marca.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

mais on sait que, dans les rayons des magasins, il y en a pour toutes les bourses, depuis la soie brochée jusqu’au mérinos ; on passe à la caisse, et l’étoffe vous appartient… Pourvu que la robe vous aille bien, une fois coupée ! Ah voilà !… Claire, au contraire, qui, pourtant a quelques mois de plus que moi, est traitée un peu en petite fille ; je crois que sa mère volontiers la tiendrait en robes courtes avec deux grosses nattes lui tombant dans le dos, jusqu’après le mariage de son aînée I Aussi ne voulait-on pas qu’elle fit son début dans le monde à notre fameux bal ; mais la marraine s’en est mêlée, et ce que la marraine veut se fait ; il est même extraordinaire de voir comme tout le monde lui obéit, et trouve bien tout ce qu’elle dit ; le baron surtout l’écoute comme un oracle ; je croirais volontiers qu’il lui demande des conseils sur ses placements.

« Nous devions toutes trois avoir des toilettes pareilles, du blanc naturellement ; seulement Laure et Claire ont quelques jolis bijoux comme en peuvent porter les jeunes filles, et moi je ne possède rien du tout ; ce n’est que le jour même que ma marraine songea à cela, et très gentiment elle me gronda de ne pas avoir demandé ce dont j’avais besoin.

— Viens, petite, nous allons voir si, parmi mes colifichets, nous trouverons quelque chose pour toi.