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reine. Elle ajouta, se tournant vers sa belle-sœur :

— Cela ne nous rajeunit pas, ma chère Amélie, de voir nos bébés devenus grands sans nous en demander la permission.

Elle dévisagea la grosse baronne, puis jeta un regard rapide dans un miroir qui la reflétait elle-même de la tête aux pieds.

En ce moment Amélie détesta plus que jamais, sa belle-sœur, qui triomphait ainsi, superbe de jeunesse, et qui, de plus, avait, dans sa phrase sur les enfants, mis Marca au même niveau que ses enfants à elle. Cependant les leçons de son mari lui profitèrent, et elle répondit d’un ton aigre-doux :

— Tout le monde, chère belle, n’a pas un flacon d’eau de Jouvence sur sa table de toilette… J’ai eu des enfants, moi, et ne puis plus, depuis longtemps déjà jouer à la jeune femme.

— Ah ! c’est que vous n’avez jamais voulu suivre mes conseils : un bain froid tous les matins, j’ajoute même un peu de glace dans l’eau ; puis une bonne promenade à pied, ou à cheval, — voilà tout le secret… Si vous en essayiez ? Amélie, qui avait horreur de l’eau froide, du grand air et de l’exercice, frissonna pour toute réponse.

Cependant dix heures sonnèrent, et l’on se quitta.

— Il y a quelque chose. Tout cela n’est pas natu-