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cher à se souvenir, ses yeux s’étaient allachés sur Maxime qui avait moins changé de physionomie que ses sœurs ; puis elle s’écria vivement :

— Mais, c’est Maxime !… bonjour, mon cousin ! et le plus naturellement du monde, elle lui tendit ses deux mains. Alors elle se tourna vers les jeunes Mes, les appelant de leurs noms. La glace était rompue ; il eût été difficile de tenir rigueur à Marca ; ignorante de toutes les causes possibles de discorde, ne demandant qu’à aimer ces quasi-parents qui l’avaient si bien oubliée, heureuse de vivre, elle reprenait l’existence commune, là où elle s’était rompue ; elle n’était nullement timide, maintenant qu’elle savait à quoi s’en tenir, et elle remplissait le salon de son gai babil.

— Ma parole ! C’est elle qui nous reçoit — ce n’est pas nous qui la recevons, murmura la baronne Amélie.

Et cela était un peu vrai. Le baron ne répondit pas ; il regardait attentivement les jeunes gens et il songeait.

Marca était simplement vêtue d’une robe de laine très foncée ; mais, comme Véra avait donné ses instructions à madame Langlois, la robe était à la mode, et allait bien ; ces petits riens de dentelle et de rubans qui indiquent une élégance discrète, n’avaient pas été oubliés. C’était un joli brin de fille, se l’avouait ; elle avait une certaine originalité d’a-