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dernier point à éclaircir. Quand elle grandira, et qu’elle saura qu’elle est orpheline, que dois-je lui répondre si elle me questionne sur son origine ?… croyez, je vous prie, Madame, que je ne cherche nullement à satisfaire en tout ceci une curiosité banale. »

Véra réfléchit un instant.

— On croit généralement qu’elle appartient à une branche appauvrie de ma famille ; qu’elle se contente de cela ; s’il devient nécessaire de préciser un peu, vous pouvez la doter d’une mère, qui serait ma cousine, morte jeune !

Madame Langlois ne parut qu’à demi satisfaite ; mais elle n’osa pas insister davantage, et l’entrevue se termina.

Marca grandit au milieu de compagnes, étrangères pour la plupart. Les jeunes filles françaises, élevées en général au couvent, ou bien conduites aux cours, n’entraient guère dans les pensionnats comme ceux de madame Langlois, pensionnats très chers, sans caractère religieux spécial, où les protestantes et les israélites tout comme les catholiques, étaient bien accueillies, et remplissaient tous les devoirs de leurs cultes différents. L’éducation y était très soignée, mais se ressentait un peu du caractère cosmopolite des pensionnaires. Marca, dont l’amie intime était née sur le bord du lac Michigan, apprit l’anglais sans s’en douter, en y met-