Page:Mairet - Marca.djvu/41

Cette page n’a pas encore été corrigée

Jean empêcha les relations de se rompre tout à fait ; c’est tout ce qu’il pouvait faire pour le moment. Il était évident qu’une fois ou l’autre Véra retournerait à Paris, et il verrait ce qu’il y aurait alors à tenter… mais que diable faisait-elle là-bas ?… c’est ce qu’il grillait de savoir. Il ne croyait nullement à son prétendu dévouement filial qui la retenait auprès d’une mère trop faible pour entreprendre un long voyage ; et quand, au bout de quelques années, cette mère alla rejoindre ses ancêtres, et que Véra ne reparaissait pas plus qu’avant, il eut une nouvelle occasion de constater la justesse de ses vues. Si c’était un nouveau mariage qu’elle méditait ?… Jean en eut un frison. Ce qui rassurait le beau-frère, c’est que Véra n’aurait pas grand’chose à gagner à un autre mariage : elle avait un nom qui sonnait bien, et une grosse fortune. Quant aux besoins du cœur, Jean souriait en y pensant ; selon lui la nature avait parfaitement oublié, en façonnant Véra, de lui donner cet organe. Mais encore… les années s’écoulaient et l’hôtel du Parc Monceau restait fermé.

Véra, quand elle quitta Paris, en veuve inconsolée, songea un instant à emmener Marca avec elle ; puis elle renonça à ce projet et la plaça dan» une pension très recommandée, à Saint-Germain, dont la directrice, madame Langlois, était une femme vraiment distinguée. Elle jugea la baronne