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ment le cocher, tandis que Laure, Claire et la petite Marca faisaient les chevaux. Il donnait force coups de fouet ; ses sœurs se révoltaient souvent en pleurant, tandis que Marca, très forte pour son âge, et moins sensible aux coups, riait à gorge déployée, ou bien, prise d’une colère subite, s’attaquait au grand garçon, et cherchait à le battre avec ses poings de bébé. Maxime, qui n’était pas méchant, s’amusait beaucoup d’un tel adversaire, et l’on passait à d’autres jeux. Son oncle avait un faible pour ce garçon, bon enfant, et dont l’égoïsme n’avait rien de choquant ; il le gâtait passablement et lui donnait souvent de belles pièces d’or, dont l’enfant savait très bien la valeur. Tout le monde le traitait un peu comme héritier présomptif, et lui savait gré de sa beauté et de sa belle humeur ; il abusait un peu de sa position pour se faire pardonner ses mauvaises places au collège, où les millions de son oncle ne pouvaient rien pour lui ; comme il ne manquait pas absolument d’intelligence, il se rattrapait à peu près aux examens et passait ainsi, de classe en classe, sans apprendre grand’chose, et sans éprouver le moindre désir d’en savoir plus ; le collège était une corvée dont on ne pouvait pas bien se dispenser : il fallait être bachelier, parce que les autres jeunes gens avaient ce titre ; puis alors au moins on pourrait s’amuser. — Ah ! que n’arrivait-il plus vite cet heureux temps !