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gner dans sa recherche de la fugitive. Maxime, tout ensommeillé, ne comprenait pas. L’ouvrier répéta ses paroles, raconta la scène de la nuit, n’adoucissant rien. Quand il vit Maxime bouleversé, il lui pardonna. Depuis six heures du matin ils couraient de poste en poste, faisant jouer le télégraphe, demandant des nouvelles de la pauvre égarée, à tous les échos.

Ivan alla à leur rencontre ; le moment n’était pas à faire des cérémonies. Maxime lui expliqua ce qui se passait. Pierre lui dit tout de suite : « Vous êtes M. Nariskine, le peîntre. Elle m’a parlé de vous. » Alors les trois hommes qui avaient aimé Marca se réunirent pour la chercher de nouveau.

Toute la journée se passa sans nouvelles.

Vers le soir pourtant on apprit qu’une jeune fille avait été retirée de la Seine ; elle était vêtue de noir ; mais n’avait rien sur elle qui pût établir son identité.

Il fallait aller voir — à la Morgue.

Tous trois s’y rendirent ensemble. À la porte, assis sur un banc, ils trouvèrent un homme. Celui-ci leva les yeux et les appela : c’était M. de Vignon, très vieilli.

— N’entrez pas, c’est trop triste. C’est bien elle… Elle était ma fille. Je vous jure que je n’en savais rien. Sa mère était une petite ouvrière… Sou-