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très forte maintenant, lui donnait une soif terrible, et sa tête était brûlante.

Le matin venait, très froid, très triste. Elle se trouvait déjà loin de Paris ; des maisons de campagne avec leurs jardins se dessinaient dans la demi-lumière. Elle avait trouvé un petit sentier qui longeait la rivière. Elle était horriblement lasse ; enfin elle s’assit sur une grosse pierre tout au bord, se disant qu’elle était très malade, se demandant sans en avoir grand souci, du reste, ce qu’elle allait devenir. De nouveau ses idées se brouillaient. Elle se croyait encore à la campagne ; elle entendait les voix de Laure et de Claire qui se jouaient dans l’eau ; très distinctement, il lui vint à l’oreille un joyeux cri de Maxime qui l’appelait.

La rivière la tentait ; la fièvre devenait de plus en plus forte, le délire s’en mêlait ; il lui fallait un peu d’eau fraîche… Elle se pencha… et se laissa aller.…

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— Mademoiselle Marca de Schneefeld, s’il vous plaît.

Ivan Nariskine se tenait à la porte de la loge, et touchait son chapeau, très poliment. Il lui sembla remarquer une certaine confusion, plusieurs personnes étaient dans la loge, parlant à voix basse.

— Monsieur, je voudrais bien pouvoir vous ré-