Page:Mairet - Marca.djvu/281

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trant ; elle avait d’autres choses en tête. La concierge l’arrêta au passage..

— Vous devez deux mois, mademoiselle ; si vous n’avez pas payé avant demain à midi, le propriétaire m’a signifié que vous deviez partir ; vos meubles répondront du loyer.

— Tenez… Et Marca donna l’argent qu’elle avait dans la main.

La concierge compta. Il y avait un franc quarante centimes.

— C’est pour vous moquer des gens !

— C’est tout ce que j’ai, — fit la pauvre enfant.

— Eh ! bien, alors, demain votre chambre sera louée. Ce n’est pas ma faute, ajouta-t-elle, voyant le désespoir muet de la jeune fille. Voulez-vous que j’en parle à M. Pierre ?

— Non, non !

— Je croyais bien que vous étiez brouillés. C’est pour cela que je ne lui ai rien dit encore. Après tout, il y a bien des métiers qu’une jolie fille comme vous pourrait faire… seulement, faut pas faire la dégoûtée !

Ce n’était pas la première fois que Marca entendait des mots équivoques comme ceux-là. Ils lui venaient des magasins où elle portait son ouvrage, des trottoirs où elle passait vite, de peur qu’on ne l’arrêtât. Elle sentit ses joues s’empourprer, quoiqu’elle ne comprît qu’à moitié.