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lieu de s’agenouiller à côté de celui qu’elle aimait, de dire : « Oui », quand on le lui offrirait comme mari, elle se tenait tremblante et honteuse dans un coin, venue là par hasard, parce qu’elle avait froid et qu’elle était très malheureuse, n’osant même pas pleurer son bonheur perdu, de peur de se faire remarquer.

Et cependant, elle voulait voir Maxime ; il devait être là. Songeait-il, lui aussi, que c’était le jour de leur mariage ? Ne viendrait-il pas à elle les bras ouverts, ne dirait-il pas devant toute cette foule, ce qu’il avait dit devant sa tante :

« On me l’a donnée pour femme, je la prends comme telle… »

Hélas ! Maxime ne savait même pas qu’elle se trouvait là tout près de lui, l’aimant toujours. Et si, par hasard, il la reconnaissait sous ses vêtements de pauvresse, pâle de privations, grelottante de peur et de froid, ne détournerait-il pas les yeux ? Ah ! elle savait bien que si ! Aussi, ne demandait-elle qu’une chose : rester perdue dans son coin, n’être vue de personne.

Cependant la cérémonie était commencée ; tout le monde avait les yeux fixés sur les mariés. Marca se hasarda avec mille précautions à regarder aussi. La chapelle étant un peu au-dessus du niveau de la nef, elle voyait très bien. Elle ne fit presque pas attention à Laure ni à son mari. Ses yeux allèrent