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triomphale : l’église se remplissait des sons superbes et vibrants de l’orgue. Marca avait toujours été très sensible à l’influence de la musique, elle releva la tête, se sentant presque consolée, écoutant avec un véritable plaisir. La marche était le signal de l’entrée ; l’église se trouvait à peu près pleine, et tout le monde était en grande toilette ; c’était un mélange de velours et de soie, de rouge foncé, de bleu-noir, de pelisses, de loutre, toutes les couleurs sombres et riches de l’hiver, qui formaient un tout très harmonieux. Il y eut le bruit d’une foule qui se lève, puis un silence plein de curiosité ; le cortège s’avançait précédé des deux suisses, magnifiques et raides. La mariée semblait grande sous son voile diaphane ; la traîne de sa robe mettait une certaine distance entre elle et le couple qui suivait ; elle donnait le bras à son père… et son père était le baron Jean de Schneefeld !

Marca jeta un regard effaré sur cette foule qui l’environnait ; elle aurait voulu fuir, mais elle ne le pouvait plus ; si elle bougeait, si elle faisait déranger quelques personnes pour se frayer un passage, elle serait reconnue. Elle se cacha le visage, tremblant de tous ses membres.

Ainsi, elle se trouvait au mariage de sa cousine ; seulement, au lieu d’être comme elle, magnifiquement vêtue de satin blanc aux doux reflets, toute couverte de dentelles et de fleurs d’orangers, au