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devant la Madeleine, elle entra, et se blottit dans le coin d’une chapelle ; elle resta longtemps agenouillée. Elle sentait pourtant bien, au fond, que sa prière n’était pas une vraie prière : ce qu’elle demandait avec passion, c’était un peu de bonheur !

Elle ne bougeait pas. Un prêtre disait la messe dans une autre chapelle à quelque distance. Le tintement de la clochette d’argent arrivait jusqu’à elle, mais elle ne songeait pas à se rapprocher, à suivre l’office ; elle n’avait plus froid maintenant, une espèce d’engourdissement la prenait. Cependant elle remarqua qu’on faisait des préparatifs pour un mariage ; les fauteuils rouges des mariés étaient à leur place ; ce devait être un grand mariage, sans doute, car les suisses étaient en grande tenue. Elle priait toujours, assise maintenant, la tête cachée dans ses mains. Il y avait un bruit discret de pas, un bruissement de soie ; un chuchottement de voix en sourdine. Pourvu qu’on ne la dérangeât pas dans son coin ! C’était tout ce que Marca demandait. Elle ne levait pas les yeux ; elle était trop accablée, trop malheureuse pour sentir la moindre curiosité. Elle se rappela cependant qu’on était à la fin de décembre, et que c’était l’époque fixée pour son mariage à elle. Cela la fit pleurer un peu, mais tout doucement, très discrètement, de peur qu’on ne l’entendît.

Tout à coup l’organiste attaqua une marche