CHAPITRE XX
Il fallait pourtant ne pas mourir de faim ; il s’agissait de gagner un peu d’argent en attendant la lettre d’Amérique. Comment trouver des leçons sans diplôme, sans recommandations ? Marca savait plusieurs langues ; elle parlait l’anglais à peu près comme le français, elle savait aussi un peu d’allemand, et un peu d’italien ; il fallait chercher à utiliser ses petits talents. Un matin, prenant son courage à deux mains, elle s’en alla aux magasins du Louvre offrir ses services. Il y a toujours beaucoup d’étrangers à Paris, et elle pourrait servir d’interprète ; de plus, le métier de vendeuse ne devait pas être très difficile ; il lui semblait qu’elle ferait une demoiselle de comptoir très sortable, — et elle avait si bonne envie de travailler !
Si elle allait rencontrer Laure en train de faire ses derniers achats !
Elle était fort émue, et s’exprimait en balbutiant, ce qui ne disposa pas à l’indulgence le monsieur en