Page:Mairet - Marca.djvu/265

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il était très agité, allant et venant dans l’étroite mansarde.

— Ainsi, vous ne m’aimerez jamais ?

Il disait cela humblement ; il n’était plus violent ; il voulait espérer quand même.

— Vous êtes mon frère ; comme tel je vous aime beaucoup, Pierre — oh ! beaucoup. — Alors voyant qu’il allait éclater de nouveau, elle reprit : Ah ! pourquoi me faites vous perdre mon dernier ami ? Vous voyez bien qu’après ce que vous venez de me dire, nous ne pouvons plus nous voir comme auparavant. Vraiment, je n’avais pas besoin de ce dernier chagrin !

Elle se laissa tomber sur une chaise, découragée, triste à mourir.

— C’est pourtant vrai que nous ne pouvons plus nous voir ! Je me connais, je suis très violent. On a besoin d’un peu d’espérance, pour être bon ; je n’ai plus d’espérance. Adieu, Marca.

— Adieu, Pierre.

Elle se rappelait qu’elle avait ainsi dit adieu à un autre homme qui l’aimait bien, lui aussi, et qu’elle n’avait pas revu. Maxime méritait-il cet amour insensé qu’elle ne pouvait arracher de sort cœur ?

— Mais qu’allez-vous faire ? qu’allez-vous devenir ?

— J’ai encore un peu de l’argent des meubles