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loin de tout son passé. Maxime ne se trouverait plus sur son chemin.

Seulement elle n’avait pas d’argent ; il faudrait qu’on lui payât son voyage. Son amie était riche et généreuse… elle avait bon espoir dans le succès de sa démarche, et, ayant cet espoir, elle s’endormit au petit jour entre deux sanglots.

Le lendemain, Pierre frappa à sa porte, et, tout à son rôle de frère, il lui demanda ce qu’il pourrait faire pour elle.

— Merci, mon bon Pierre ; mais j’espère bien ne pas vous être longtemps à charge ; j’ai pris une grande résolution : je ne puis rester en France, j’ai écrit à une amie, la priant de me trouver du travail de l’autre côté de l’Océan.

Pierre restait hébété. Marca allait partir… Il ne la reverrait pas !

— Ce n’est pas possible, je ne comprends pas, répétait-il.

Elle lui fit signe de venir près d’elle à la fenêtre, et lui montra le pavillon.

— C’est Maxime qui habite là maintenant ; j’ai compris, en le voyant hier, que je l’aimais toujours — plus que jamais. C’est pour cela que je veux partir. Pierre se sentit bien du peuple en ce moment ; il eût voulu se ruer sur le beau Maxime et le défigurer, pour le rejeter aux pieds de Marca en lui criant :