Elle s’efforçait de sourire, mais sans y réussir. On aurait dû me laisser mourir, quand je suis née, avec ma pauvre petite maman ; ç’aurait été si simple !
— Qui était-elle, votre maman ?
— Je n’en sais rien ; quand madame de Schneefeld m’a jeté le secret de ma naissance comme une dernière insulte, elle n’était pas d’humeur à entrer dans les détails, ni moi à en demander. C’était une pauvre ouvrière, et elle n’avait que seize ans ; voilà tout ce que j’en sais,
— Ah ! Et votre père ?
Marca le regarda d’un air singulier, puis rougit :
— Est-ce qu’on a un père quand on est, comme moi, une enfant trouvée ? Le malheur enseigne bien des choses ; les jeunes filles riches seules ont le droit de les ignorer.
M. de Vignon était mal à son aise ; il allait et venait ; il sortit même du salon pour y rentrer deux minutes plus tard.
— Laissez-moi faire quelques démarches pour chercher à découvrir votre origine. Je suis sérieux quelquefois, et je vous plains beaucoup. Dites-moi tout ce que vous savez.
— À quoi bon ? du reste, je ne sais rien.
Tout en parlant, M. de Vignon regarda le petit bracelet avec lequel Marca jouait nerveusement.
— Grand dieu !… s’écria-t-il ; puis, un instant après, il ajouta : Dites-moi ; et la scène des petits