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la petite Fée qui lui avait voué un véritable culte.

Les deux heures se passaient généralement sans que Marca eût l’occasion de voir madame de Vignon, qui se levait très tard. Cette chose, qui, au premier abord, lui avait paru impossible, se trouvait être une chose très simple, au contraire. Elle était la gouvernante, on ne la connaissait que comme telle. Madame de Vignon lui avait fait comprendre qu’il ne fallait pas garder un nom auquel elle n’avait aucun droit et qui était trop familier dans la maison. Elle s’appelait mademoiselle Marca : Marie Marca. Cela faisait un nom quelconque, un peu drôle, mais enfin elle avait été baptisée Marie : cela arrangeait tout. On la payait toutes les semaines, fort peu de chose à vrai dire ; mais enfin, grâce à ce modique appoint, les deux femmes arrivaient à vivre. L’après-midi, Marca travaillait avec madame Langlois : bientôt elle serait en état de se présenter aux examens. Comme distraction, il y avait les visites de Pierre.

Un matin, Marca ne trouva pas ses petites élèves. Madame de Vignon les avait fait habiller de très bonne heure pour les exhiber à un mariage, dans un quartier lointain. Elle n’avait pas prévenu la jeune institutrice, qui ne savait au juste si elle devait attendre ou non. Tandis qu’elle faisait quelques questions à un domestique, M. de Vignon vint à passer. C’était la première fois qu’elle voyait le