Page:Mairet - Marca.djvu/247

Cette page n’a pas encore été corrigée

venir une vieille fille pauvre, aux vêtements noirs, fanés, usés, courant le cachet pour ne pas mourir de faim ; sans joie, même sans espérance.

L’entrevue avec madame de Vignon fut très pénible. Au travers du bavardage incohérent de la comtesse, perçait une pointe de satisfaction. Elle parlait de tout le monde, mêlant au récit du départ précipité de Véra des diversions à propos de Laure et de son mariage, à propos des vilaines histoires qui avaient couru sur Marca elle-même, — contradictoires, et à moitié oubliées déjà ; à propos surtout de Maxime ; il était terriblement mauvais sujet ; de peur de se compromettre, elle ne pouvait le recevoir qu’à son jour. Il s’amusait par trop… c’était un véritable viveur… on disait que sa belle tante lui donnait tout l’argent qu’il voulait, et l’excitait amener une vie insensée… et le bavardage continuait !

— Donc, ma chère, à demain, n’est-ce pas ? Puis, quand Marca était déjà à la porte, elle lui cria : — Vous prendrez l’escalier de service ; cela ne vous fait rien, n’est-ce pas ? et cela sera plus commode. Comme cela, vous ne risquerez jamais de rencontrer vos anciens amis.

Marca ne sut jamais bien comment elle se retrouva chez madame Langlois. Tout saignait en elle. Maxime l’avait oubliée, Maxime ne songeait qu’à ses plaisirs, — et quels plaisirs ! Dans