Marca songeait souvent à cela, en voyant les jours s’écouler, avec monotonie. Au commencement, elle avait des soubresauts nerveux à chaque coup de sonnette. Elle attendait vaguement un événement, quelque chose qui viendrait l’arracher à une vie pour laquelle elle se sentait si peu faite. Elle ne pouvait pas être complètement oubliée. Certes, elle n’avait rien à attendre du baron Jean ni de sa femme ; mais sa petite Claire, mais Laure elle-même… mais, Maxime ? Sans doute, elle savait bien qu’elle ne serait jamais sa femme. Cela ne pouvait être, elle se l’était dit à elle-même ; mais, sinon comme fiancé, il pouvait du moins s’intéresser à son sort comme ami…
Elle cherchait à l’oublier ; mais son amour était plus fort que sa volonté. L’image de son fiancé était toujours devant ses yeux. Quelquefois au milieu de la nuit, quand elle croyait madame Langlois endormie, elle l’appelait tout bas, elle avait plaisir à dire : « Maxime ! Maxime ! » Alors les sanglots la prenaient ; elle se débattait, il lui fallait un peu de bonheur, elle était si jeune ! Elle voulait aimer, être aimée… Et madame Langlois, de la chambre à côté, entendait très bien, et souffrait pour cette enfant, à qui elle ne pouvait pas donner le bonheur. Elle n’osait aller à elle ; Marca, avec cette pudeur instinctive des jeunes filles, ne parlait jamais de Maxime, et madame Langlois se disait que cela