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argent du trimestre : c’était bien peu de chose ; sa santé, de plus en plus chancelante, demandait des soins, des soins fort coûteux. Elle morte, il ne resterait rien.

Elle passa une partie de la nuit à examiner tout ce qui pourrait se vendre ; car il fallait absolument organiser le petit appartement pour deux personnes au lieu d’une. Enfin elle se décida à chercher un peu de repos sur le canapé du salon, enveloppée d’un grand châle.

Ce fut là que Marca, réveillée de bonne heure, la surprit ; elle eut peur, la voyant si rigide et si blanche ; elle ne se rassura qu’en entendant sa respiration un peu pénible ; alors, pleine de remords et de confusion, elle guetta le réveil de sa mère adoptive.

— C’est bon de voir un gentil visage auprès de soi !… Si tu savais comme il est triste de vivre seule !

— Et j’ai pris votre lit, j’ai dormi d’un bon sommeil ! Tandis que vous…

— Tu en avais tant besoin.

Madame Langlois se laissa caresser, remercier ; elle trouvait cela si bon !

La main dans la main, les deux femmes causèrent longuement. Marca s’efforçait d’être très courageuse. Elle ne parlait guère du passé. Tout cela était fini ; elle regardait en avant résolûment. Elle