glois avait pris le tutoiement très naturellement avec son rôle de mère. — Laisse-moi te coucher, laisse-moi croire que vraiment j’ai une fille à dorloter, que je ne suis plus seule au monde.
Marca lui jeta les bras autour du cou.
— Vous ne m’en voulez pas ? Vous ne m’en voulez réellement pas ?… C’est que je vais vous causer bien de l’embarras…
— Et bien du bonheur aussi, ma chère fille !
Marca était trop brisée, trop absolument lasse pour se bien rendre compte de ce qui se passait. Il lui vint pourtant à l’esprit que la petite chambre où elle se laissait déshabiller, le lit étroit où elle se laissait border, devaient être la chambre et le lit de madame Langlois ; mais ce ne fut qu’une lueur. Toutes ses idées se brouillaient, elle avait trop souffert, elle était trop fatiguée, pour avoir gardé un peu de sang-froid.
La sensation de bien-être qui l’envahissait lui paraissait le bonheur suprême ; elle avait peur de sortir de son engourdissement et d’avoir à réfléchir sur ce qui lui arrivait ; le besoin impérieux de repos la faisait se taire ; sous le baiser de sa nouvelle mère, elle dormait déjà.
Madame Langlois, assise auprès du lit, se mit à réfléchir profondément, et ses réflexions n’avaient rien de bien gai. Elle se leva doucement et, allant à son secrétaire, compta ce qui lui restait de son