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n’eût point fait de difficultés. Cependant il ne répondit pas tout de suite ; prenant une voix douce et traînante, il dit :

— Vous avez toujours parlé de votre fille adoptive comme de votre héritière : ce mariage, je pense, ne ferait que fortifier votre résolution.

— Je ne m’engage à rien, mais c’est probable ; j’espère, du reste, faire attendre mon héritière longtemps encore. Ce qui est entendu, c’est que, lorsque Claire sera la belle-sœur de Marca, elle trouvera dans sa corbeille de noces un cadeau égal à celui que je fais à Laure. Maintenant que tout cela est réglé, allez en causer avec Amélie, et ne m’en parlez plus d’ici huit jours ; je vous attendrai alors, et nous préviendrons Marca du bonheur prochain qui l’attend.

Et d’un petit signe de tête, sec et railleur, elle le renvoya.

Le départ ne déplut à personne. Les de Vignon avaient déjà fixé le jour du leur. La campagne n’est plus supportable dès que les feuilles commencent à tomber. Madame de Vignon ne faisait jamais rien avec calme ; le moindre événement était pour elle prétexte à tout bouleverser autour d’elle ; aussi n’avait-elle plus le temps de bien surveiller son mari.

Celui-ci se permit, un jour que sa femme faisait ses préparatifs, de prendre une chaise auprès de