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— Je le trouve très bien, au contraire. Il n’est pas beau ; mais est-ce que cela importe ? Il y a un mot anglais qui le décrit bien, il est manly, et cela vaut mieux que s’il avait les traits réguliers, va !

— Tiens, fit Claire malicieusement, je croyais que tu avais un faible pour les jolis garçons !

Marca rougit un peu sans répondre : elle aurait voulu voir chez Maxime quelques-unes des qualités viriles qu’elle admirait chez le peintre.

À ce moment on écarta le rideau, et la charade commença.

Les deux acteurs en scène étaient madame de Vignon et Maxime. Marca n’écoutait que vaguement, et ne cherchait nullement à trouver la syllabe qu’on était en train de jouer ; ce qu’elle étudiait avec une attention pénible, c’était la physionomie de Maxime. Il n’était pas trop mauvais acteur, et trouvait des intonations moitié câlines, moitié impertinentes, auxquelles la comtesse répondait par des minauderies, imitées assez gauchement, des grandes coquettes du théâtre — avec un peu moins de décence et de distinction toutefois.

Le salon était presque plein ; çà et là, dans plusieurs groupes, des femmes en toilettes claires se faisaient les unes aux autres de petites observations désobligeantes, à propos des deux acteurs, tout en applaudissant discrètement, de leurs mains gantées ; Elles parlaient d’autre chose encore.