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Au milieu de tout ce bruit, de tout ce mouvement, Marca n’était pas complètement heureuse. Elle avait de moins en moins l’occasion de causer longuement en tête à tête avec son fiancé. Il lui semblait le connaître moins qu’elle ne l’avait connu pendant les jours plus tranquilles du plein été. L’amour l’avait mûrie ; la fillette, qui ne demandait à la vie que l’amusement, se changeait tout doucement en femme aimante, capable de sacrifices, et qui cherchait à inspirer les sentiments profonds et vrais qu’elle éprouvait elle-même.

Maxime était resté ce qu’il avait toujours été ; il avait des moments de tendresse très réelle ; mais il ne fallait pas lui demander de trop multiplier ces moments ; il voulait surtout rire et s’amuser.

Marca, très fière, ne demandait plus rien ; seulement elle souffrait. Il n’y avait personne à qui elle pût se confier. Claire n’aurait rien compris à ces confidences ; elle était très contente de penser que son amie devait un jour devenir sa sœur ; mais quant à compatir à des tristesses causées par les variations d’humeur de son frère, c’eût été trop lui demander. Aussi Marca se taisait-elle, chassant bien vite la pensée qui lui venait pourtant quelquefois, qu’elle avait donné son cœur plein d’amour à un homme qui ne demandait qu’une petite affection qui ne le fatiguât pas, une affection gaie et peu