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CHAPITRE XIV


Les semaines succédaient aux semaines ; l’été, poudreux et vieilli, allait céder la place à l’automne, et Ivan était toujours absent. La lettre de Véra était d’abord restée sans réponse. Cependant, après un silence assez prolongé, elle avait reçu des nouvelles de son amant ; le médecin de Paris l’avait engagé, disait-il, à voyager. Il voyageait en effet, changeant souvent de place, allant de préférence dans les petits trous peu fréquentés, où il prétendait trouver des merveilles inconnues, des bouts de paysages, des types étranges. Tout le monde sait que le service des postes, dans les recoins du pays, laisse quelquefois à désirer : une lettre pouvait s’être perdue…

Si Véra ne trouvait pas toujours ce qu’elle cherchait dans la correspondance du peintre, elle pouvait au moins constater que le ton de ces lettres redevenait peu à peu naturel et familier. S’il ne lui disait plus à chaque instant qu’il l’adorait, il lui faisait part de tous ses projets, de toutes ses am-