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la voiture lui semblait bien belle ; elle avait été prise de faiblesse, mais elle se sentait mieux maintenant, et ne demandait qu’à bavarder. Les fourrures de Véra semblaient surtout l’attirer ; à la dérobée elle passait sa main sur la manche qui était de son côté, et Véra en la surprenant se mit à sourire ; elle se rappelait que, du temps où elle était une « aventurière », elle avait eu une passion pour les belles fourrures bien chaudes, bien douces.

— Excusez, madame… c’est que ça me rappelle…

— Quoi, mon enfant ?

— Il en portait dans le temps… un grand pardessus tout fourré.

Elle ne semblait pas honteuse le moins du monde en rappelant ces souvenirs. Véra la regardait, et la curiosité qui, chez elle, était presqu’une passion, s’éveilla tout à fait.

— Mais s’il portait un si beau pardessus, il aurait bien dû vous secourir en ce moment.

— Ah, voilà !

Et elle secoua la tête.

— J’aurais dû me méfier, n’est-ce pas ? seulement j’étais si jeune… quinze ans… que je ne savais pas au juste. Et quand on vous dit qu’on vous aime… on ne demande qu’à le croire, surtout quand on n’a pas été trop heureuse étant petite.

— Comment se nomme ce joli monsieur aux fourrures ?