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Véra et lui, à l’instant, se précipitèrent vers l’eau : une des jeunes filles, entraînée par le courant, se noyait ; pendant un moment on ne sut pas bien laquelle, mais on reconnut vite que c’était Marca. Ivan, sans bien savoir ce qu’il faisait, ôtait son habit pour se jeter dans la rivière.

— C’est inutile, lui dit Véra qui avait retrouvé son calme ; Maxime est presqu’à portée, il la sauvera.

Maxime était bon nageur, et il s’était le premier aperçu du danger où se trouvait Marca : en se jouant avec les autres, elle s’était trop éloignée du bord, elle semblait avoir perdu la tête, et se débattait maladroitement. Déjà elle avait disparu une fois sous l’eau. Maxime, calculant à peu près l’endroit où elle reparaîtrait, nageait avec toute la vitesse dont il était capable ; il l’atteignit juste au moment où elle allait sombrer de nouveau, et la ramena à terre sans grand’peine.

Tout cela se passa en moins de temps qu’il n’en faut pour le raconter ; après les premiers cris de terreur, il s’était fait un silence absolu ; on assistait au sauvetage comme à une scène de drame au théâtre. Ce ne fut que lorsque Marca, évanouie, se trouva étendue sur le gazon, qu’on vit que c’était terriblement réel. Il n’y avait pas de temps à perdre en paroles, en félicitations adressées au jeune sauveur. Ivan prit Marca dans ses bras, on lui jeta