femme jeune accueillant ses amis, et quand cette femme entrevue dans un demi-sommeil se retourna il vit que c’était Marca…
Il se leva en poussant un cri et secoua avec violence cette torpeur douce gui s’était emparée de lui. Comment ! il était traître à ses amours traître à cette passion qui avait été le couronnement de sa jeunesse, sa gloire, car il s’en faisait gloire ! Et maintenant, parce qu’il avait vu quelques intérieurs heureux, parce que des enfants lui avaient mis leurs petits bras autour du cou, il oublierait l’abandon généreux que Véra lui avait fait de sa vie entière ! C’était affreux, c’était faux ! Non Il n’aimait pas cette petite fille ; il avait senti un moment de lassitude, voilà tout, et elle s’était trouvée sur son chemin à ce moment-là. S’il avait porté envie à ses amis qui, eux, pouvaient avouer leur amour, qui montraient avec joie la femme qui portait leur nom et leur donnait des enfants c’est qu’il s’était révolté un instant contre la vie de mensonge qu’il lui fallait vivre à côté de Véra ; qu’il rougissait, pour elle surtout, des rendez-vous clandestins, de l’indifférence jouée en présence des autres. Il était irrité de ce qu’on considérait, en général, Véra comme sa bienfaitrice, comme une grande dame qui aurait mis son orgueil à faire valoir un talent, découvert par elle. Mille petites piqures d’amour-propre, oubliées depuis longtemps,