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que Maxime devait épouser cette enfant dont il n’était pas digne. Il était toujours très sévère pour Maxime, En ce moment, il était plus que sévère pour lui ; il le détestait cordialement, lui attribuant les larmes de la jeune fille. Il tenait la main de Marca dans la sienne et répétait, sans bien se rendre compte de ce qu’il disait : « Pauvre enfant ; pauvre petite !… », et n’osait lui laisser voir toutes ses pensées.

— Là. Merci, vous m’avez fait du bien, monsieur Nariskine, C’est fini ; il ne faut pas que ma marraine devine que j’ai pleuré ; elle me demanderait la raison de mes larmes, et cela, je ne pourrais le lui dire…

— Ni à moi non plus ?

— Ni à vous non plus… encore moins. Ce n’est pas bien grave, puisque déjà je peux rire ; un peu d’eau fraîche sur les yeux, et il n’y paraîtra plus. Je crois, voyez-vous, que j’ai pris les choses plus au tragique qu’il ne faudrait. Descendons-nous ensemble ?

Ivan garda sa main, comme pour la conduire dans le petit sentier, juste assez large pour deux, et Marca oublia de la lui reprendre ; il lui semblait avoir trouvé un grand frère, très fort et très bon. Véra, d’une fenêtre, les vit rentrer ainsi. Elle quitta brusquement le groupe au milieu duquel elle se trouvait, et alla rejoindre Ivan au moment où celui-