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prends pas Maxime trop au sérieux. Je t’assure que je te dis cela en bonne amitié ; tu me déplaisais beaucoup dans les commencements, maintenant je ne te veux pas de mal : je suis casée, moi, et cela me rend indulgente.

— Est-ce Maxime qui t’a chargée de me dire cela, ou ta mère ?

— Ni l’un ni l’autre ; c’est un simple avis que je te donne. Je ne suis pas née aveugle : tu crois aimer Maxime, tu ne demanderais qu’à aller avec lui en quête de jolis coins d’amoureux ; eh, bien ! n’y va pas trop : je crois que ce mariage ne se fera jamais.

Cette fois Laure arracha sa main de celle de Marca et descendit en courant. Marca ne chercha pas à la retenir ; elle resta appuyée contre un arbre, à regarder machinalement le sentier étroit qui descendait en lacets vers la maison, et qui était bordé de violettes attardées qui sentaient bon. Il y a des moments dans la vie où les choses extérieures se mêlent d’une façon singulière avec les pensées ; la forte odeur du bois, cette odeur faite des émanations de la terre, des petites fleurs sauvages, de la puissante verdure des arbres, lui montait au cerveau ; elle écoutait avec une attention presque pénible le tapage de milliers d’oiseaux cherchant leur gîte de la nuit. Au milieu de tout cela, les paroles de Laure : « Je crois que ce