tous les meubles légers et dans les tons clairs, les parquets couverts de nattes américaines, comme dans une maison de planteurs. Les toilettes des femmes étaient rigoureusement simples : de la toile, de la mousseline, beaucoup de blanc bien frais, pas de dentelles, à peine quelques rubans ; on voulait s’amuser et on s’habillait en conséquence.
Ivan sut gré à la baronne de tous ces détails ; ils lui rappelaient cette première saison de leurs amours, où les distances avaient été oubliées, où le pauvre peintre s’était senti l’égal de la grande dame. Ces distances n’existaient plus maintenant, mais cependant il n’avait jamais été tout-à-fait à son aise dans les grands salons du parc Monceau. Aux Ombrages c’était différent. En outre il se sentait heureux dans cet endroit adorable. Le château était situé à mi-côte d’une colline, qui descendait jusqu’à la Seine. Toute la partie inférieure était disposée en jardin ; au bord même de l’eau, quelques beaux saules ombrageaient une petite maison de bain. Au delà de la maison, la colline était très boisée : de petits sentiers montaient tout doucement au sommet, d’où la vue était splendide. La Seine, avec ses jolis détours déroulait son ruban d’argent au milieu de cette ravissante campagne des environs de Paris, pleine de collines, de touffes d’arbres, de champs bien cultivés, de bois