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il menait une vie qui le séparait trop d’elle ; à cela il fallait apporter remède.

Le moyen fut très simple. L’été, avec ses chaleurs, venait à grands pas. Véra, qui avait fait remettre à neuf et agrandir la maison de campagne, résolut de la remplir de monde. Elle eût préféré s’y enfermer avec Marca et Ivan, mais cela n’était guère possible. Elle invita son beau-frère et toute sa famille, y compris le gendre futur. Les de Vignon devaient venir passer une quinzaine au mois d’août ; d’autres amis étaient invités pour des époques différentes. Ivan, promettant de travailler sérieusement à son tableau, consentait à passer la saison entière aux « Ombrages » : c’était le nom de la propriété. Il avait assez flâné, la fièvre du travail le reprenait, et l’idée de la campagne lui souriait.

Tout semblait arrangé pour le mieux et Véra sentit ses inquiétudes sourdes s’apaiser tout-à-fait.

On s’installa à la campagne dans les premiers jours de juillet. Il faisait un temps splendide, le jardin et le parc étaient pleins de verdure touffue et de fleurs : tout le monde semblait disposé à jouir pleinement de la belle saison. Véra, avec un véritable tact, avait laissé à Paris, tout son luxe un peu écrasant ; la maison était meublée avec une simplicité gaie ; les salons étaient tendus de perse,