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demandes formelles, beaucoup de démarches à demi officielles, arrivaient jusqu’à Véra, qui ne manquait jamais d’en faire part à la jeune fille.

— Laissez-moi m’amuser, marraine.

— Tu ne veux donc pas le marier ?

Marca rougissait, en répondant qu’elle avait le temps de penser aux choses sérieuses, et de plus, qu’elle voulait connaître et aimer celui qui serait son mari ; puis, voyant le sourire de sa marraine, elle souriait aussi, et s’esquivait, bien persuadée que ce mari qu’elle devait aimer était déjà choisi.

Depuis le jour du vernissage, le baron Jean n’avait pas abordé de question délicate avec sa belle-sœur. Il y avait trêve ; on s’occupait beaucoup de Laure, dont le mariage était décidé et qui jouait à ravir son rôle de fiancée. Le jour de la noce pourtant n’était pas fixé ; un oncle du vicomte, un oncle à héritage bien entendu, se trouvait dans un état de santé inquiétant ; des sentiments d’affection presque filiale empêchaient le jeune homme de songer à un mariage immédiat. En attendant il faisait sa cour ; un bouquet ou une bonbonnière témoignait chaque matin de l’ardeur de ses sentiments.

Ivan était maintenant un peu moins sous le joug de sa belle amie. Son succès avait été grand, incontesté ; on recherchait beaucoup l’artiste dans ce monde parisien toujours en quête de réputations