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CHAPITRE XI


La fin de la saison fut très brillante cette année-là. Il y avait beaucoup de bals ; on dansait chez la baronne Véra toutes les semaines, et Marca s’amusait comme une folle ; à son âge le besoin de mouvement, la joie de vivre, l’ardeur pour tout ce qui ressemble au plaisir sont choses si naturelles, qu’on s’étonne quand on trouve le contraire chez une jeune fille. Marca n’avait pas l’air un peu chétif et pâle des jeunes Parisiennes ; on sentait qu’elle avait été élevée à la campagne ; on aurait pu deviner que du sang de paysans lui donnait son air de vigueur et de belle santé. Sa marraine était contente d’elle, elle prenait plaisir à l’entendre rire, et ses petits succès de jeune fille flattaient son amour-propre. Si Marca eût été laide, gauche, délaissée, Véra, malgré son désir d’être désagréable à sa belle-sœur, n’eût pas déclaré sur tous les tons qu’elle la considérait comme sa fille, son héritière.

Ces déclarations portaient leurs fruits. Plusieurs