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votre femme ? Elle a encore une fille à marier, qui n’est pas jolie, celle-là, et qui aurait grand besoin de trouver un million dans sa corbeille de noces. Dites-lui bien que je ne lui demande pas son consentement, mais que je le lui achète ! Maxime n’a pas une réputation de jeune homme facile à marier, il fait des dettes : j’en sais quelque chose, moi ! Et où trouverait-il une femme aussi riche que Marca, et qui, par-dessus le marché, ne demande qu’à l’adorer, — je ne sais pas trop pourquoi, par exemple ! Maintenant, c’est à vous de raisonner votre femme ; j’ai dit mon dernier mot.

Elle se leva. Tout cela, elle l’avait débité brutalement, sans ménagement aucun ; chaque phrase cinglait comme un coup de cravache. Il y avait plus dans ce changement d’attitude qu’une colère de belle-sœur. Jusqu’à présent elle avait toujours dit qu’elle ne marierait pas Marca de sitôt, qu’elle comptait la garder quelques années auprès d’elle ; et si par sa façon d’être elle avait encouragé l’idée que Maxime pourrait bien être le mari de sa fille adoptive au bout de ces quelques années — jamais elle ne l’avait dit formellement.

Jean sourit discrètement ; il croyait avoir trouvé ce qu’il cherchait.