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Et très franchement, les yeux levés vers les siens, elle lui tendit la main.

Ils étaient un peu à l’écart, et leur causerie avait un air de tête-à-tête. En ce moment le baron Jean était assis auprès de sa belle-sœur, toujours rayonnante.

— Eh bien, Jean, vous voilà satisfait, je l’espère ; vos angoisses paternelles semblent sur le point de finir.

— Grâce à vous, ma chère Véra, je pourrai me reposer pendant un an ou deux ; Claire semble plus jeune qu’elle ne l’est en réalité ; il faudra penser à Marca avant elle. Elle est jolie en ce moment, regardez-la !

C’était juste au moment où Marca donnait sa main, avec sa franchise innocente, au peintre.

— Tiens ! tiens ! observa le beau-frère, mais on dirait qu’elle fait ses affaires elle-même. Elle a donc du goût pour les arts ?

— Que voulez-vous dire ? fit Véra s’oubliant un instant.

Jean nota le ton aigre de cette exclamation et ne l’oublia pas.

— Elle, songer à M. Nariskine ? Mais elle ne fait que le taquiner. Elle lui demande probablement pardon de ses boutades d’enfant gâtée pendant les séances.

Véra avait repris son beau sang-froid, et souriait dédaigneusement.