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dit Maxime, la dot n’étant pas en harmonie avec notre train de maison ; plus d’une fois un prétendant m’a fait de belles phrases sur la sympathie que je lui inspirais, mais la sympathie dans ces cas-là se trouve être comme ces ballons d’enfants, qui, à une piqûre d’épingle, se dégonflent ; il ne reste qu’un peu de caoutchouc tout ridé dans la main. Papa a eu bien du mal, j’en suis sûre, et il finit par m’en vouloir de toutes ces difficultés…

— Mais tu es l’enfant chérie de ton père ; vois comme il est fier de ta beauté, car tu es très belle, ma chère Laure…

Laure ne répondit que par un sourire dédaigneux. Marca l’avait toujours vue si calme, si maîtresse d’elle-même, qu’elle ne comprenait rien à cette subite colère ; elle voulut prendre la main de la jeune fille, attirée par cette souffrance qu’elle n’avait pas devinée ; mais Laure avait un besoin de parler, non pas un besoin d’affection ; elle faisait ses confidences à Marca, parce que Marca se trouvait là à point.

— Tu croyais, n’est-ce pas, que cela m’amusait ; que toutes les photographies qui me passaient entre les mains faisaient battre mon cœur ? Vraiment il aurait eu à battre par trop souvent ! Vois tu, on devrait nous faire tirer à la courte paille ; ce serait bien plus simple, et on ne se tromperait pas plus souvent ! Crois-tu que ce qu’on voit d’un monsieur