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sait beaucoup ; elle surprenait les phrases dédaigneuses des critiques qui prenaient des notes devant les différents tableaux, et s’étonnait de leur sévérité.

On était trop nombreux pour rester toujours ensemble, et tout d’un coup Marca trouva que Maxime avait pris la place de sa sœur.

— Cela vous amuse, petite cousine ?

— Oh ! que oui ! mais je crois que la foule m’amuse encore plus que les peintures.

Les salles succédaient aux salles, et on n’était pas encore à la lettre « N ». Véra commençait à s’impatienter et pressait son entourage ; Marca et Maxime venaient en dernier lieu, la baronne Amélie les surveillait ; mais, comme elle ne voulait pas quitter ses filles d’une semelle, elle n’avait d’autre ressource que de faire des signes à Maxime : signes qui, du reste, ne produisaient aucun effet.

Les cousins se trouvèrent arrêtés un instant par un groupe formé autour d’un tableau ; c’était un portrait en plein air ; une bonne femme de paysanne assise à l’ombre d’un arbre, tricotant à force, un sujet bien vulgaire ; mais la vieille était solidement peinte ; on sentait la vie dans cette figure ridée, figure de brave femme qui a beaucoup peiné, et dont le labeur est maintenant presque fini ; une expression de satisfaction se voyait dans les yeux intelligents et encore vifs ; on sentait que sa lutte