Page:Mairet - Marca.djvu/130

Cette page n’a pas encore été corrigée



CHAPITRE X


C’était au salon le jour du vernissage.

Depuis le matin les voitures arrivaient, déposant des femmes en jolies toilettes de printemps, des hommes décorés, à l’entrée du Palais de l’Industrie. Les mondaines les plus paresseuses s’étaient levées de bonne heure, pour arriver avant la foule, ce jour des artistes, cette répétition générale, devenue comme beaucoup de répétitions générales, une vraie « première ». Parmi les piétons, on voyait beaucoup de jeunes gens, les traits un peu contractés par une pensée anxieuse : il s’agissait de savoir si leur tableau était sur la cimaise, ou accroché tout en haut, où on ne le trouverait qu’à coup de livret ; question capitale. Tout ce monde s’engouffrait sous le portique, et montait le grand escalier, très poussiéreux, au milieu de rires, d’exclamations, de saluts envoyés à distance.

La baronne Véra était là, accompagnée de toute sa famille ; elle était vêtue d’une merveilleuse